Centre Culturel Algérien

Modératrice : Mina Bensadek, journaliste à Radio Soleil

Elia Suleiman est pionnier du cinéma palestinien pour avoir, dans ses films, utilisé l’humour comme une philosophie de résilience : son travail est réjouissant par son humour dénonciateur des prédispositions humaines à se compliquer la vie. Dans cet ouvrage, Raba Hammo met en exergue cette  ironie chez Elia Suleiman surnommé le "Buster Keaton de Nazareth".

Cet humour passe pour beaucoup dans la mise en scène de situation formelles qui empoisonnent le quotidien. "Peut-être un jour, Elia Suleiman côtoiera-t-il Buster Keaton, le clown triste, Charlot le vagabond tendre et Monsieur Hulot, le héros décalé et étourdi de Jacques Tati, au panthéon des artistes burlesques", relève l'auteure. D’ailleurs, des critiques d’observateurs avertis ont fait ce parallèle ; Elia Suleiman à Buster Keaton, dont il a la physionomie, perplexe et mélancolique. Mais, plus qu’une apparence physique, c’est une filiation formelle que partage Suleiman avec ces grandes comiques burlesques qui ont le don de tourner en dérision leur époque et ses absurdités. Les critiques du cinéma sont allés plus loin dans cette comparaison lorsqu’ils ont surnommé Elia Suleiman le « Buster Keaton de Nazareth » ou le « Tati palestinien » à cause de son visage imperturbable, qui suscite le rire par son flegme légendaire.

Palestinienne, Raba Hammo est née à Damas en 1972. Docteur en littérature arabe moderne à l’Université Sorbonne Nouvelle, diplômée de l’Université Paris VIII en Audiovisuel et Cinéma, elle enseigne aujourd’hui à l’Institut national des langues et civilisation orientales (INALCO) de Paris.