Récital poétique avec Sandrine-Malika Charlemagne autour de son recueil La Petite Ouvrière métisse - Jeudi 8 juin 2023 à 19h

Modératrice : Lamia Bereksi-Meddahi, universitaire, écrivaine et chroniqueuse littéraire

« J’écris souvent sur des blessures, des éblouissements – comme des choses à guérir – et/ou à transmettre – j’écris sur le monde d’ici et de maintenant. Sur ce que je ne peux exprimer de manière rationnelle. La poésie, par principe, tend à s’opposer à l’uniformisation de la langue. Avec elle, la raison ne peut être notre seul guide. La langue devient multiple, personnelle à chacun », confie Sandrine Malika Charlemagne. Elle ajoute que les voyages peuvent influencer son écriture. C’est le cas dans certains poèmes de La Petite Ouvrière métisse, et aussi dans Mon pays étranger, un roman publié aux Éditions de la Différence, où la narratrice découvre l’Algérie, le pays où est enterré son père.

Sandrine cherche la liberté que donne l’appartenance : « Cap-tive je veux rester », lance-t-elle au pays rêvé, l’Algérie de la lumière blanche (…) Celle qui voudrait s’« arracher la peau pour en revêtir une nouvelle » est rentrée dans le lard de son nom, elle l’a débarrassé de toute sa mauvaise graisse. Ce faisant, elle a pris notre prose pour en faire une prosopopée qui donne la parole à notre personne absente, à notre part sarrasine. (Serge Quadruppani)

« D’origine algérienne par mon père et picarde par ma mère, je suis disons une métisse. Le métissage est notre avenir. Lui seul peut rassembler les composantes de notre société : les différentes origines, les sensibilités, les cultures, et donner à chacune et chacun une place, sans forcer qui que ce soit à renier quoi que ce soit. J’ai aussi voulu rendre hommage à l’ouvrière. Dans notre monde du virtuel et des écrans, il me paraît important de rappeler le rôle du travail sur la matière », dira-t-elle dans un entretien avec Lamia Brereksi-Meddahi.