Centre Culturel Algérien

Né à Alger, Rédha Bouriah suit, dès son plus jeune âge, les enseignements des célèbres associations de musique classique arabo-andalouse, Essendoussia et El Fan Wal Adab, affiliées à l’École d’Alger. Plus tard, il s’installe à Paris et intègre la formation de musique classique arabo-andalouse El Mawsili. Parallèlement à ce parcours artistique, au sein de ce grand ensemble d’une quarantaine de musiciens (il y est soliste vocal et au piano), Rédha Bouriah poursuit un projet personnel dans un autre genre musical : le Chaâbi. Ce style musical qui dérive de l’arabo-andalou, intimement lié à la ville d’Alger, et né au début du XXème siècle, remplit une fonction similaire à celle du fado portugais ou du blues américain ; le chanteur y exprime sa tristesse et ses déboires.

La sensibilité de Rédha trouve écho dans ce style musical qui permet plus de liberté. Mais l'artiste garde de son parcours classique la rigueur et la retenue qui rendent unique son interprétation du Chaâbi.En 2009, il est lauréat du troisième prix du festival national de Chaâbi en Algérie, il s’est fait remarquer par son purisme et le choix de ses qaçidates (récits poétiques). Rédha se consacre de plus en plus à sa passion pour le Chaâbi ; il affine son art, s’entoure de musiciens de renom et constitue son propre orchestre. Ses soirées musicales se donnent dans des salles de concert à Paris (et sa région), ville qui depuis la fin des années 1940 et jusqu’à nos jours, a vu passer les plus grands maitres du Chaâbi. L’art de Rédha est mesuré, sobre, caractérisé par la retenue et la pudeur, mais où perce une grande sensibilité. De ces jaillissements naissent des moments uniques de grâce musicale.