Vernissage de l'exposition photographique "Elle était une fois…Tamachaôts" de Djamila BELDJOUDI-CALIN-Vendredi 10 janvier 2025 à 18h30
A l’occasion de la célébration de YENNAYER
Du 10 janvier au 5 février 2025
Elle était une fois…Tamachaôts
ⵟⴰⵎⴰⵛⵡⵟⵙ ⴵⴰ. ⵎⵉⵍⴰ ⴱⴻⵍⴶⵡⴹⵉ-ⴽⴰⵍⵉⵏ
ذات مرة كان هناك تاماشوتس
Un dialogue entre mères et filles, qui n’avaient pas d’album de famille.
Elle était une fois Amélia, fille de Djamila, fille de Mébarka, fille de Zohra, fille de…
Tamachaôts, qui veut dire « elle était une fois » en kabyle, se veut un conte photographique autour de l’exil et d’une quête d’identité entre l’Algérie et la France. Une histoire commune. La mienne.
Récit photographique qui retrace le fil de quatre générations
Que reste-t-il ?
Amélia génération Z, moi fin de deuxième génération me nomme-t-on, nationalité double, et ma yema qui était française indigène, disaient-ils, puis algérienne. Chacune reliée aux autres sur un demi-siècle. Aucune photographie de mes aïeules, ni même de ma grand-mère maternelle et très peu de ma mère. Je n’ai pas d’album de famille. Du point de départ aux retrouvailles, le cheminement. Ma place, mon prénom, ce que m’ont transmis ma mère et les femmes du village d’Erbéa restera gravé à jamais en moi. Qu’en ai-je fais ? Que vais-je en laisser à ma fille ? Qu’ai-je transmis à Amélia de ce patrimoine auquel je n’avais finalement qu’un accès limité. Dans ces trois générations, je me sens le trait d’union entre elles…
Dans certaines régions de Kabylie, avant d’entamer un conte, la conteuse prononce une formule magique : « Amachao , Tamachaôts », c’est le « sésame ouvre-toi ». Une invitation à s’aventurer dans l’ouverture de la porte, peu importe la destination, c’est le voyage qui compte.
Tamachaôts, qui veut dire « elle était une fois » en kabyle, se veut un conte photographique autour de l’exil et d’une quête d’identité entre l’Algérie et la France. Une histoire commune. La mienne. Celle d’avoir une double nationalité, d’une culture hybride avec pour trame : transmettre coûte que coûte. Comme pour combler un manque, je tente, à travers ce voyage, de reconstituer une histoire et de continuer à tisser ce lien de transmission entre les mères et les filles de ma famille : je capte tout ce que je peux à chaque étape de l’exploration. Le cadre est le village, les lieux de vies de ma mère et de passages d’ Amélia et moi en Algérie le temps des vacances au bled. Ma voix, mélangée à celle de ma fille et de ma yema Mébarka tel un fil de tradition orale tissé dans le film d’ « Elle était une fois, les 3 ELLES ». Mon histoire me parait simple, tendre et parfois tragique qui tente de mettre des mots et des images sur les blessures de l’exil de ma mère, pour apaiser le passé et oser exister. Une histoire parmi tant d’autres…
« Inanimées, figées, notre passé n’est pas passé.
Avenir iront d’elles, nos larmes envolées, aux graines écrasées
Nos âmes en miroir liées entre elles
À jamais, en paix ».
Djamila Beldjoudi-Calin
Djamila BELDJOUDI-CALIN est franco-algérienne, elle vit et travaille à Paris, Aix en Provence et en Algérie.
À douze ans, elle est happée par la magie de l’art photographique dans le laboratoire de son quartier et réalise des tirages n&b de ses clichés du monde qui l’entoure : l’urbain, les habitants, les femmes, magnifiques acteurs d’une pièce de théâtre interprétant le rôle de leur vie ont façonné sa vision artistique où elle allie l’image, l’écriture et capture sonore. Après des études de photographie au CE3P, aux côtés de Peter Lindberg, Mario Testino et chez Vogue France, elle travaille pour Emap France. Photographe professionnelle et artiste auteure depuis plusieurs années, elle a été pigiste dans la presse, reportage, documentaire, le portrait, Djamila s’intéresse à la représentation du corps dans l’espace sociétal, la transmission, la condition des femmes…Elle qualifie son travail de protéiforme, qui a été présenté dans plus d’une trentaine d’expositions dont “Elle était une fois...Tamachaôts” à Photaix en 2023 et Co-Errance en 2022 exposée dans 24 villes et 30 lieux en simultané. Elle remporte en 2000 le prix national « Femmes et Sport » sous l’égide du ministère des droits des femmes et de la jeunesse et des sports, pour son projet « La Touche Féminine » exposé entre autres au Parc des Princes. Lors d’une résidence de 5 ans en Essonne elle expose « Décorama », une reconstitution grandeur nature d’un appartement dans une salle de 300 m2 dans un espace public.