Rencontre autour de l'ouvrage collectif "Une enfance dans la guerre/Algérie 1954 - 1962 - Mercredi 23 novembre 2016 à 18h30
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"Une enfance dans la guerre/Algérie 1954 - 1962, textes inédits recueillis par Leila Sebbar (Ed: Bleu autour, 2016)
Avec la participation des écrivains Leila SEBBAR, Karima BERGER, Dany TOUBIANA et Djilmali BENCHEIKH
Nés dans les années 1940 et 1950, quarante-quatre auteurs issus des différentes populations de l'Algérie d'avant l'indépendance racontent leur enfance dans la guerre d'Algérie. C'est inédit. C'est le bon moment puisqu'ils sont les derniers témoins directs du douloureux épilogue de la longue histoire commune à la France et à l'Algérie. Et c'est nécessaire: en puisant dans l'intime et l'opacité de l'enfance, leurs récits se chargent d'une incandescence qui agit comme un révélateur de cette guerre singulière. Une guerre longtemps innommée à Paris, alors qu'elle fut meurtrière, fondatrice de l'Algérie nouvelle et constitutive de la France actuelle, annonciatrice enfin des conflits qui s'écrivent avec les mêmes mots. Avec ses "compagnes et ses compagnons sur les routes de l'enfance dans l'ancien Empire colonial français" l'écrivaine Leila Sebbar poursuit l'exploration d'une histoire partagée entre l'Algérie et la France.
Des écrivains nés en Algérie dans les années 1940 et 1950 de parents musulmans, juifs et "européens" disent à travers cet ouvrage collectif "l'inconnu de la guerre entre 1954 et 1962 dans l'Algérie française et coloniale. Conteurs, poètes, romanciers ou essayistes, historiens, philosophes ou psychanalystes, tous vivent aujourd'hui en exil après cette guerre annoncée par les massacres de Sétif en mai 1945"(...) De tous horizons, ils sont nombreux, plus de quarante, à avoir accepté de se rencontrer autour de ce livre inédit et, sans doute, nécessaire" (...) "Comment écrire, pour être au plus près du réel? Il y a les choses vues, entendues, chuchotées. Dedans, dehors. Sur le littoral, à Marnia, Oran, Ténès, Alger, Bône (Annaba), dans l'intérieur du pays, à Saïda, Sidi-Bel-Abbès, Blida, Berrouaghia, Constantine, sur les Hauts Plateaux, à Tiaret, Sebaïn, Boussaâda ... Hélicoptère de combat, incarcération, tortures, exécutions, maquis, bombes dans des cafés, explosions, massacres de civils, mutilations, morts sans sépulture, liste noire, guillotine à Barberousse, égorgements... Comment écrire lorsqu'on ne comprend pas ce qui se passe? On est en danger? - quel danger, d'où vient-il? Contre qui, ces actes de terreurs, par qui, pourquoi? Comment transmettre une mémoire si particulière à des héritiers de cette histoire, de l'une à l'autre rive? Autant de questions qui traversent ces récits, passeurs d'histoires et de l'histoire. Un demi-siècle plus tard, voici ce livre douloureux, nerveux et, oui, nécessaire pour réfléchir à l'impensé de la colonisation, pour comprendre l'Algérie née de cette guerre d'indépendance qui est aussi l'une des principales "matrices" de l'histoire contemporaine française." (extrait de l'avant-propos de Leila Sebbar).