Rencontre-débat autour de l'ouvrage A l’école en Algérie des années 1930 à l’Indépendance Mercredi 14 novembre 2018 à 18h30
Dans le cadre de la célébration du 64ème anniversaire du 1er novembre 1954
Avec la participation de Jacqueline Brenot, Abdelkader Djemaï, Kamila Sefta, Mourad Yelles.
Martine Mathieu-Job, modératrice, écrivaine, coordinatrive de l'ouvrage
Cinquante-deux femmes et hommes proposent un récit de leur scolarité en Algérie des années 1930 (pour les plus âgés) aux années 1960 (pour la majorité, jusqu'à l'Indépendance, pour certains un peu au-delà). Ces récits denses se recoupent sur certains points, tels le dévouement et l'impartialité manifestés par la majorité des enseignants de toute origine, mais se distinguent aussi sur d'autres. Les différences tiennent au type d'implantation de l'école (grande ville ou zone rurale...), et surtout à la période concernée.
Celle des années 1954-1962 voit cette école, pourtant longtemps restée lieu préservé, pénétrée par les violences de la lutte pour l’indépendance ; certains écoliers en sont profondément touchés dans leur chair et leur sensibilité. Le rapport à la langue française et aux programmes enseignés diffère naturellement selon que l'auteur est berbérophone, arabophone, ou francophone natif, mais sur ce point aussi, l'ouvrage contribue à mettre à mal bien des stéréotypes tant les expériences ont été diverses à l'intérieur même d'une communauté ou au contraire beaucoup plus proches qu'on aurait pu s'y attendre d'une communauté à l'autre, le contexte pluri-ethnique et multiculturel influant, certes à des degrés divers, sur le sentiment de décalage ressenti par les écoliers entre ce qu'on pouvait leur enseigner et ce qu'ils vivaient au quotidien. Cet éventail de témoignages, même s'il ne prétend pas être un échantillon rigoureusement représentatif, ne constitue donc pas un panégyrique inconditionnel de l'institution scolaire dont sont pointés les contradictions, les manques, les insuffisances. Il n'occulte pas non plus les ambitions, les apports, et le rôle de passerelle qu'elle a pu jouer, surtout après 1949, en plaçant côte à côte condisciples "indigènes" et "européens". / Martine Mathieu-Job
L’ouvrage répond ainsi à un désir, un besoin de mémoire. Dirigé par Martine Mathieu-Job, l'ouvrage s’inscrit dans le genre des recueils de mémoires initié par Leïla Sebbar.