Rencontre avec Gilles Gauthier autour de son ouvrage "Entre deux rive. 50 ans de passion pour le Monde arabe" - Mercredi 9 janvier 2019 à 18h30
« À la lumière de mon âge, je l’avoue, tout ce qui me touche au monde jusqu’à l’âme sort d’un massif peint en rose et blanc sur les cartes des livres de géographie ». Ces mots de la poétesse algérienne Anna Gréki, née à Menaa dans les Aurès en 1931 et morte à Alger en 1966, Gilles Gauthier les a inscrits en exergue de son livre, aux côtés d’une citation du grand orientaliste Jacques Berque : « J’appelle à des Andalousies toujours recommencées dont nous portons en nous à la fois les décombres amoncelés et l’inlassable présence ».
Et comme il l’écris quelques pages plus loin, c’est effectivement « dans cette montagne parfois rose au soleil couchant que tout commença vraiment pour moi » lorsque un jour de novembre 1966 il descendit les pentes de la montagne qui le conduisaient vers Batna. "J’avais vingt-deux dans à l’époque et … un peu plus aujourd’hui. Au cours de ce premier séjour j’allais rester cinq ans en Algérie. Ce fut le début de tout un périple à travers le monde arabe que depuis je n’ai jamais véritablement quitté." Ce périple, comme professeur de l’enseignement secondaire d’abord, puis comme diplomate, l'amena une deuxième fois en Algérie entre 1984 et 1987. Mais il y eut également le Maroc, la Syrie, l’Irak, Bahrein, l’Égypte, le Liban, le Yémen. "Cinquante ans de ma vie, pour faire court. Mais aussi cinquante ans de la vie multiforme du monde arabe, tel que je le voyais vivre sous les différents angles de mon parcours et avec lequel je vivais. C’est cela que j’ai voulu raconter dans un livre que les éditions Jean-Claude Lattès viennent de publier sous un titre peut-être pas assez accrocheur mais qui correspond bien à la réalité : « Entre deux rives. Cinquante ans de passion pour le monde arabe. »