Centre Culturel Algérien

Telle une Shéhérazade de la douleur vécue, Ghanima nous égrène une trentaine de textes, écrits entre janvier 1989 et février 2018, le chapelet de ses écrits comme autant de stations incandescentes qui ravivent la mémoire d'une séquence tragique, vécue par un peuple impuissant et dépassé par les enjeux d'une lutte souterraine, peuple qui reste témoin incrédule et résigné.Comme une interrogation ouverte à une tragédie à ciel ouvert, à ce jour aussi sauvage qu'inattendue, Ghanima vous pose "sa pluie de mots / qui martèlent l'âme /parce que l'espoir a courte vie / au cœur de la bataille."

Au fil de ses textes, scansions et méandres éphémérides, nous allons avec elle dans cette marche de douleur "comme on marche sur la braise". Était-ce la voie pour une résilience quand on sait que les assassins, à visage découvert, ont bénéficié d'une amnistie indécente et de ce fait ravivent la béance de la plaie et gardent ouvertes les cicatrices indélébiles ?Ghanima aura eu le mérite, par ses mots, par le partage quelle nous fait de son humanité, de nous faire revivre ce que nous n'oublierons jamais.Puissent ses textes être portés au fronton de notre mémoire commune./Farid Mammeri, Poète et artiste peintre

Née a Yakouren en Algérie, ancienne élève de l'ENA d'Alger, Ghanima Ammour a occupé divers poste dans l'administration et de ma banque avant de partir vivres quelques années en Tunisie. De retour en Algérie, elle devient consultante, fréquentant parallèlement les milieux des arts. Établie à Drancy depuis une dizaine d'années, entre cours d'art dramatique et de musique au Conservatoire, elle s'initie à la harpe celtique donne des récitals de poésie individuels et collectifs à Paris et en province, participe à des festivals et commence à publier. Elle organise des expositions pour des artistes peintres, toutes les expressions artistiques étant pour elle apparentées. La reconnaissance de l'inter culturel et du pluriculturel lui tient particulièrement à coeur. Reflet de ce combat, un second recueil qui, traversé de souvenirs traumatiques, témoigne de son identité kabyle.